La malédiction de Frankenstein ou le rapport entre l’auteur et ses personnages.

Voilà un moment que je m’interroge sur la raison qui peut pousser certains auteurs à écrire inlassablement la même histoire, à quelques variations près, sur l’effet que cela peut avoir sur leur santé mentale et, surtout, sur le fait que cela ne semble pas repousser les lecteurs, bien au contraire.

Vaste programme, me direz-vous. Mais ça m’occupe la tête pendant les longues soirées d’hiver durant lesquelles je tricote au coin du feu. Commençons donc par une incursion dans le monde du paranormal et ce que j’appellerai la malédiction de Frankenstein. Oserez-vous m’y suivre ?

Le principe de la Joconde, ou la valeur thérapeutique des platitudes.

Je m’étonne parfois, en consultant les listes des meilleures ventes, de l’apparente vacuité de certains ouvrages et auteurs qui figurent en tête des classements et de l’hystérie collective que leur parution déclenche auprès des fans. Je ne suis pas votre grand-mère pédante qui va vous expliquer les vertus du Nouveau Roman, loin de là. J’aime tout autant un bon polar, un subtil roman d’espionnage ou une romance déchirante mais les livres qui comptent pour moi ont toujours été ceux qui m’ont permis d’ouvrir les yeux sur le monde qui m’entoure, sur les autres et sur moi-même. Je me souviens encore parfaitement, plus d’un demi-siècle plus tard, des émotions et de l’émerveillement qui ont émaillés certaines de ces lectures. C’est tout frais dans ma tête même si je n’ai plus ouvert ces livres depuis des décennies. J’aime sortir d’un livre avec une vision plus large, le sentiment d’avoir appris quelque chose, d’être en quelque sorte plus riche. Comme tous les arts, la littérature est pour moi une ouverture sur les univers du possible.

Pourtant, en voyant ce qui se vend en nombre astronomique dans les librairies, je me pose de sérieuses questions. Voir des titres aussi évocateurs que « Demain », « Ici et là », « Après », « Toi et moi » dominer les listes des meilleures ventes me donne parfois des envies de hurler aux loups. Je suis un peu particulière, je sais, mais quelque part je souffre pour les artistes et écrivains qui essaient de faire quelque chose de différent et qui hantent le bas du classement dans l’indifférence générale.

Je me posais donc cette question lorsqu’une jeune amie m’a fourni un élément de réponse qui me semble pertinent et que j’ai appelé, faute de mieux, le principe de la Joconde.

Les deux pièges qui vont pourrir vos dialogues

Comme je vous l’avais promis dans mon dernier billet, voici un petit article sur les dialogues.



Je ne me flatte pas d’être une spécialiste du sujet. Je n’ai pas fréquenté l’école au-delà du Certificat d’études et mes propres ouvrages tels « Des bienfaits du bicarbonate » ou « Les confitures selon Nostradamus » ne comportent pas une ligne de dialogue. Non. Mais je lis beaucoup. Et avec grand enthousiasme. Rien n’est plus horripilant pour une lectrice assidue que d’avoir mal aux yeux à cause de dialogues mal écrits.
Je vais donc aborder le sujet du point de vue du lecteur et les raisons pour lesquelles des dialogues maladroits peuvent être aussi soporifiques que mon sirop pour la toux.